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CONSEILS DE JARDINAGE AQUATIQUE
1. Créer son bassin d’agrément à nénuphars ou une piscine naturelle
3. Cultiver un nénuphar rustique ou intersubgénérique (ISG)
4. Le comportement des nénuphars selon leur type (rustiques, ISG ou tropicaux)
5. L’hivernage et la maintenance des nénuphars
6. Les rôles des plantes et animaux du bassin
7. Poissons d’ornement (carpes koïs et les esturgeons)
8. Les plantes de berges (cannas, thalias…) et bambous
1. Créer son bassin d’agrément à nénuphars ou une piscine naturelle ou écologique avec ses zones biologiques (zones de lagunage, d’aération et de baignade)
Pour créer son bassin à nénuphars ou sa piscine naturelle plusieurs procédés existent. Les plus courants sont le béton étanche, la bâche plastique de type EPDM ou encore les bassins en plastique préformés.
Tout d’abord le béton étanche est un procédé technique et onéreux qui est le plus souvent exécuté par un professionnel. Ce procédé d’étanchéité des enduits du bassin est intéressant pour obtenir une profondeur importante notamment pour maintenir des poissons en plus des nénuphars. En effet maintenir des poissons, comme des esturgeons, exige une eau plus oxygénée qui sera souvent plus fraiche avec la profondeur sous les latitudes européennes.
Ensuite le bassin en plastique polyéthylène préformé est intéressant surtout si l’on désire un petit bassin dans son jardin. La coque est déjà préformée avec des niveaux différents et il faut adapter le trou creusé à la forme choisie. Ce bassin peut être installé hors-sol avec une ossature, en bois ou en maçonnerie légère, comme les bâches EPDM, du moment que la hauteur d’eau et le volume n’est pas très important.
Enfin le bassin créé avec une bâche EPDM est le plus rapide à mettre en œuvre et a un coût raisonnable. La bâche EPDM (éthylène-propylène-diène monomère) est une membrane en caoutchouc synthétique qui est un matériau très résistant. Après avoir tassé le sol et éliminé les cailloux (les plus grosses pierres), ainsi que les grosses racines ou les éventuels objets tranchants, il est utile d’installer un feutre géotextile sous la bâche. Certains installent aussi une couche de sable qui est surtout utile si on intervient souvent dans son bassin en rentrant dedans. On peut disposer une couche d’argile si le terrain est déjà argileux. On peut créer des berges avec des dénivelés du moins profond au plus profond. Il existe aussi des bâche PVC plus chères.
Une fois le procédé de création du bassin choisi il faut considérer plusieurs aspects importants qui sont la profondeur, l’exposition au Soleil et la filtration de l’eau.
La profondeur est un critère très important. La bonne profondeur maximale d’un bassin pour la majorité des plantes et des poissons se situe à environ un mètre. L’installation de chaque espèce de plante à la hauteur d’eau qui lui convient est primordiale. Comme ces profondeurs adéquates à chaque plante aquatique varient entre 0 et 1 m de profondeur il est très facile de faire varier la profondeur en utilisant des éléments en terre cuite du secteur de la construction pour surélever les substrats des plantes contenus dans des pots ou des bassines. Les nénuphars doivent être placés selon l’espèce à une profondeur déterminée par leur développement très grand, grand, moyen ou petit voire nain de 1m et plus à 20 cm et moins.
La profondeur de plantation varie en fonction des caractéristiques de l’espèce de nénuphar :
-20 cm pour un nénuphar nain
-40 cm pour un nénuphar de développement moyen
-60 à 80 cm pour un nénuphar de grand développement
-1m et plus pour un nénuphar à très grand développement
La très grande majorité des plantes aquatiques nécessitent un très bon ensoleillement comme la plupart des nénuphars sauf les nénuphars nains qui supportent un peu plus d’ombre, notamment le matin. Il faut donc choisir un emplacement ensoleillé pour son bassin et prévoir la croissance de certaines plantes ou arbres du jardin qui pourraient assombrir le plan d’eau en poussant.
La filtration de l’eau n’est pas obligatoirement nécessaire sauf si l’on conserve dans le bassin des populations importantes de poissons. Un plan d’eau sans filtration est tout à fait possible. Il suffit d’utiliser certaines espèces de petits poissons qui permettent de se débarrasser des larves de moustiques dans les eaux stagnantes comme la gambusie. On peut aussi y mettre quelques poissons d’ornement, comme le poisson rouge, pour l’agrément, mais en respectant une densité de population correcte, pour ne pas créer une pollution de l’eau (nocive pour les poissons) que les plantes et les bactéries du bassin n’arriveraient pas à épurer. Attention les nénuphars ne supportent généralement pas les courants forts comme dans un torrent.
La température de l’eau agit sur la croissance des nénuphars. Une eau chaude accélère le développement des nymphéas sauf pour les nénuphars nains qui tolèrent des eaux plus froides. Ainsi une profondeur d’eau faible chauffe plus vite au soleil et est donc à privilégier pour les nymphéas.
Dans une piscine naturelle ou un étang de baignade paysagé il y a trois zones de surfaces d’eau dont la zone de baignade qui représente environ un tiers de la surface totale et les zones d’épuration de lagunage (filtration naturelle par décantation et retraitement des déchets par les plantes) et d’oxygénation pour les 2/3 restants qui doivent comprendre des plantes épuratives (roseaux, cannas, papyrus…) ou oxygénantes (Ceratophullum demersum). Ces plantes peuvent aussi être ornementales en même temps qu’elles remplissent leur fonction de traitement de l’eau avec les bactéries. Ainsi, surtout quand les surfaces d’eau n’ont pas pu être placées à une exposition mi-ombre, les nymphéas qui font en plus de très belles fleurs, participent aussi de ce processus en limitant la prolifération des algues vertes et l’évaporation des zones de lagunage et d’oxygénation. Ces zones biologiques sont généralement reliées au bassin de baignade par une cascade ou une chute d’eau qui expose l’eau aux UV afin d’éliminer certaines bactéries nocives.